France Info : Epidémie de chikungunya à La Réunion : 5 800 nouveaux cas, 14 nouveau-nés hospitalisés
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L’épidémie de chikungunya poursuit sa progression à La Réunion avec 5 832 nouveaux cas déclarés entre le 17 et le 26 mars, soit une hausse de 40% par rapport à la semaine précédente. Les autorités appellent à la vigilance pour les femmes enceintes et les nouveau-nés. Quatorze bébés ont été hospitalisés en soins intensifs pédiatriques ou en réanimation néonatale.
Publié le 2 avril 2025
L’épidémie de chikungunya poursuit sa progression à La Réunion et est généralisée à l’ensemble de l’île. L’Agence Régionale de Santé annonce 5832 nouveaux cas déclarés entre le 17 et le 26 mars, soit une hausse de 40% par rapport à la semaine précedente. Depuis août 2024, 20 242 cas ont été signalés.
Hausse de l’activité des cabinets médicaux et hôpitaux
L’ARS souligne aussi que les activités des cabinets médicaux, des urgences et des hôpitaux poursuivent leur hausse. Plus de 18 000 consultations pour chikungunya ont eu lieu du 17 au 26 mars, dans les cabinets médicaux de l’île.
La plupart des patients hospitalisés (78%), présentaient au moins une comorbidité constituant un facteur de risque de forme sévère.
Depuis le début de l’année, 484 passages aux urgences pour motif « arboviroses » ont été recensés, dont 187 pour la semaine 12 (contre 128 en S11, soit 46% d’augmentation). Par ailleurs, à ce jour, 113 personnes ont été hospitalisées pour le chikungunya et signalés à Santé publique France.
Appel à la vigilance pour les femmes enceintes et les nouveau-nés
Parmi ces patients hospitalisés, un quart d’entre eux avaient moins de six moins et près de la moitié avait plus de 65 ans. Du 17 au 26 mars, 25 femmes enceintes et 17 nourrissons ont été hospitalisés. Les autorités appellent à la vigilance pour les femmes enceintes et les nouveau-nés.
14 bébés hospitalisés en soins intensifs ou réanimation
Quatorze bébés ont été hospitalisés en soins intensifs pédiatriques ou en réanimation néonatale. Deux enfants ont été admis en réanimation néonatale à la suite d’une complication neurologique (encéphalite) liée à une transmission du virus de la mère à l’enfant.
Douze enfants ont infectés plus de sept jours après la naissance, sans lien avec une infection de la mère. "Tous ces nouveau-nés présentaient des formes sévères, nécessitant une prise en charge en soins intensifs", ajoute l’ARS.
Protéger les femmes enceintes
Les autorités recommandent aux femmes enceintes de se protéger durant toute la grossesse et plus particulièrement lors du dernier trimestre. Les moyens de protection les plus efficaces pour cette population fragile sont l’utilisation de répulsifs anti-moustiques, l’installation de moustiquaires, le port de vêtements longs, et l’élimination des eaux stagnantes chez soi.
Toute l’île concernée
La commune du Tampon reste la plus touchée avec 4 700 cas depuis début 2025. Les villes de Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Pierre font désormais partie des secteurs à risques.
Malgré un nombre de cas moins élevé, les communes de Saint-André, Saint-Benoît et Bras-Panon enregistrent une progression importante de la circulation. Enfin, rapportée à la taille de leur population, les communes des Avirons, de l’Entre-Deux, de Petite Ile, de Saint-Joseph, de Saint-Leu et de Saint-Philippe voient également la circulation virale progresser.
Bientôt la vaccination
En fin de semaine, 40 000 doses du vaccin Ixchiq vont arriver à La Réunion. LA vaccination devrait commencer en début de semaine prochaine avec les personnes de plus de 65 ans porteuses de comorbidités. La vaccination n’est pas indiqué pour les femmes enceintes et les enfants. Seules les mesures barrières sont recommandées.
Communication et enquête
Les autorités annoncent aussi un renforcement de leur communication pour sensibiliser les Réunionnais. La campagne est intitulée "tous acteurs, protégeons-nous, protégeons les plus fragiles". Elle est diffusée en radio, par affichage et sur internet.
Les autorités annoncent aussi une enquête pour mieux évaluer les effets de l’épidémie de chikungunya sur la santé des Réunionnais. Depuis le 27 mars, des appels téléphoniques sont réalisés par l’Assurance Maladie auprès de patients ayant contractés le virus récemment. Plus de 400 patients ont déjà été appelés.