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France Info : Santé : seulement un Français sur dix a une bonne santé cardiovasculaire, selon Santé publique France

il y a 2 semaines, par infosecusanté

France Info : Santé : seulement un Français sur dix a une bonne santé cardiovasculaire, selon Santé publique France

Dans une étude dévoilée mardi, l’agence nationale de santé publique évoque une progression du tabagisme chez certaines générations de femmes. Elle relève aussi qu’il existe des inégalités sociales et territoriales face au risque de maladies cardiovasculaires.

Article rédigé par franceinfo Radio France

Publié le 04/03/2025

"Seuls 11% de la population présentent une santé cardiovasculaire idéale", annonce Santé publique France dans une nouvelle étude publiée mardi 4 mars. Les inégalités sociales et territoriales à l’origine des maladies cardiovasculaires, deuxième cause de décès en France, sont toujours aussi marquées, mais elles sont aussi genrées, révèlent les dernières données scientifiques.

Les inégalités de genre sont dues à plusieurs facteurs. Premièrement, le mode de vie des femmes a changé. "Le tabagisme a progressé au sein de certaines générations de femmes", indique le rapport de Santé publique France. Elles "adoptent de plus en plus des comportements défavorables à leur santé", à savoir la consommation de tabac, mais aussi d’alcool et la sédentarité, qui sont les principales causes des maladies neurologiques et cardiovasculaires. Principale conséquence, "l’incidence du syndrome coronarien", qui peut provoquer une crise cardiaque, "augmente depuis une quinzaine d’années chez les femmes de moins de 65 ans".

La prise en charge des femmes pointée du doigt
Cependant, les inégalités de genre ne se limitent pas qu’au mode de vie des femmes. Ces dernières sont "moins bien prises en charge que les hommes", elles sont "moins souvent hospitalisées en soins intensifs", alors qu’elles "présentent plus de complications aiguës avec une mortalité précoce plus élevée", indiquent les dernières données de Santé publique France.

"La femme, lorsqu’elle est non ménopausée et qu’elle est atteinte d’une maladie cardiovasculaire, est très mal prise en charge", confirme la professeure Martine Gilard, membre de la fondation Cœur et Recherche, à franceinfo. "Lorsqu’elle a des douleurs, on va lui dire que ’c’est dans la tête’ ; ’allez vous reposer’. On considère que ce n’est pas possible", relate la cardiologue. "La femme n’est pas prise en charge, elle n’est pas prise au sérieux, parce que c’est une maladie dite plus de l’homme que de la femme", note Martine Gilard.

Les peu diplômés en moins bonne santé cardiaque
Autre type d’inégalité relevée par Santé publique France, cette fois-ci territoriale : "L’incidence des hospitalisations pour maladies cardio-neuro-vasculaires est 30% plus élevée dans les communes défavorisées et la différence atteint 60% pour l’insuffisance cardiaque et l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI)", indique l’étude. L’inégalité territoriale pose un problème aussi dans la prise en charge de ces maladies, que ce soit à travers "le nombre de lit de structures spécialisées, comme les unités neurovasculaires ou la réhabilitation cardiaque", relève Santé publique France.

Les disparités existent aussi au niveau du parcours scolaire : "4% des personnes n’ayant pas le bac" présentent ce que Santé publique France appelle "une santé cardiovasculaire idéale". Le taux monte à 21% pour les "personnes ayant un niveau d’éducation supérieur" (post-bac). En moyenne, un Français sur dix est en parfaite santé cardiaque.

Les maladies cardiovasculaires représentent la deuxième cause de mortalité derrière les tumeurs, avec 140 000 décès chez les adultes, soit plus d’un décès sur cinq, indiquent Santé publique France et la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Elles sont aussi responsables de plus d’1,2 million d’hospitalisations chez les adultes chaque année.