France Info : "Etre la voix des exclus de la santé" : le maire La Ferrière-aux-Etangs, dans l’Orne, est arrivé à Paris, au terme d’une marche de douze jours pour dénoncer les déserts médicaux
Le maire, qui termine son troisième et dernier mandat, estime que dans son département, "il faut faire plusieurs dizaines de kilomètres pour espérer se faire soigner".
Article rédigé par france info, avec ICI Normandie Radio France
Publié le 04/06/2025
Vincent Beaumont, maire de La Ferrière-aux-Etangs (Orne), vient de terminer mercredi 4 juin une marche de douze jours à destination de Paris pour dénoncer les déserts médicaux. L’élu de 68 ans est arrivémercredi après-midi devant l’Assemblée nationale, a indiqué sur les réseaux sociaux le député PS de l’Ardèche Hervé Saulignac, soutien de la démarche de Vincent Beaumont, a constaté l’Agence Radio France.
"Je souhaite être la voix des sans voix, la voix des pauvres et des exclus de la santé et de l’accès aux soins", avait témoigné le samedi 24 mai sur ICI Normandie (ex-France Bleu)(Nouvelle fenêtre) Vincent Beaumont. Le maire de La Ferrière-aux-Etangs souhaitaient à travers sa marche "recueillir le vécu des élus, des citoyens, des territoires et porter les voix du territoire jusqu’à Paris", dans ce qu’il qualifie d’"initiative de la dernière chance".
"’L’État est défaillant"
Le long de ce parcours de 250 km à pied de l’Orne jusqu’à la capitale, Vincent Beaumont a été accompagné sur certaines portions par des membres de l’Association de citoyens contre les déserts médicaux (ACCDM). "Ma démarche est tout sauf une démarche personnelle", assure le maire de cette petite commune de 1 500 habitants. "Quand je suis arrivé à La Ferrière, il y a une trentaine d’années, il y avait deux médecins à temps plein, un dentiste à temps partiel et deux kinésithérapeutes", témoigne l’élu. Depuis une vingtaine d’année, "on n’avait plus qu’un seul médecin qui a pris sa retraite à l’été 2020".
Face aux déserts médicaux, le maire, qui termine son troisième et dernier mandat, juge que "’l’État est défaillant". Dans son département, "il faut faire plusieurs dizaines de kilomètres pour espérer se faire soigner". Il se demande notamment "comment offrir" aux personnes en Ehpad "une prestation de qualité" en matière de santé. Il espère que la proposition de loi visant à réguler l’installation des médecins pour lutter contre les déserts médicaux, portée "par 250 députés transpartisans", va "faire bouger" les choses.
ce texte a été adopté en première lecture le 7 mai par l’Assemblée nationale. Mais l’élu déplore qu’il n’y ait, selon lui, "que 13% du territoire national qui sera concerné par ces mesures de régulation, ceux où il y proportionnellement un nombre de médecins bien supérieur à ce qu’il est dans l’Orne". "Les déserts médicaux, ce n’est pas uniquement dans les zones rurales", alerte encore Vincent Beaumont.