Maternités et Hopitaux publics

France Info : Moratoire sur les fermetures de maternités : "Défendre la proximité n’est pas incompatible avec la sécurité", explique France Asso Santé

il y a 3 semaines, par infosecusanté

France Info : Moratoire sur les fermetures de maternités : "Défendre la proximité n’est pas incompatible avec la sécurité", explique France Asso Santé

L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, jeudi, un moratoire de trois ans sur les fermetures des maternités. Le texte doit désormais passer au Sénat.

Article rédigé par franceinfo Radio France

Publié le 16/05/2025

"C’est une bonne nouvelle", se réjouit Catherine Simonin, membre du bureau de France Asso Santé, sur franceinfo vendredi 16 mai, au lendemain de l’adoption en première lecture à l’Assemblée nationale d’un moratoire de trois ans sur les fermetures de petites maternités dans les territoires. "Défendre la proximité n’est pas incompatible avec la sécurité", insiste la représentante de l’association qui représente les patients et usagers du système de santé. Le texte voté jeudi soir(Nouvelle fenêtre), porté par le groupe Liot dans le cadre de sa niche parlementaire, vise à répondre à la hausse préoccupante de la mortalité infantile en France. Il doit désormais poursuivre son parcours législatif au Sénat.

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Entre 2011 et 2024, le taux de mortalité infantile en France est passé de 3,5 à 4,1 décès pour 1 000 enfants nés vivants, selon l’Insee. Une tendance jugée "alarmante" et qui va à contre-courant de la plupart des pays européens. "Ces chiffres sont inacceptables pour un pays comme le nôtre", avait déploré, le 11 avril sur franceinfo, Caroline Combot, présidente de l’Organisation nationale syndicale des sages-femmes.

Catherine Simonin rappelle que le nombre de maternités a fortement diminué en France, passant de 721 en 2000 à 457 en 2023, ce qui complique l’accès aux soins, notamment dans les zones rurales ou de montagne. "Quand il faut se déplacer, le nombre de kilomètres ou le temps de trajet n’est pas le même qu’ailleurs", souligne-t-elle.

Un phénomène "plurifactoriel"
Pour la représentante de France Asso Santé, la hausse de la mortalité infantile est un phénomène "plurifactoriel", comme l’a également rappelé le ministre de la Santé Yannick Neuder, qui pointe des facteurs démographiques tels que le recul de l’âge du premier enfant, l’augmentation des grossesses multiples ou encore l’âge extrême des mères. L’absence de personnels soignants est aussi en cause. "S’il n’y a pas de gynécologues, s’il n’y a pas de pédiatre, évidemment les grossesses à risque ne peuvent pas être prises en charge par des petits établissements", déplore Catherine Simonin.

Elle insiste enfin sur l’importance du dépistage des grossesses à risque : "On voit bien que ce sont les femmes les plus précaires qui accumulent le plus de risques." Catherine Simonin rappelle qu’il "faut les accompagner" et "les mettre le plus près possible d’un centre de référence pour ne pas avoir de perte de chance".