France Info : Fin de vie : une "avancée évidente" mais "très loin des lois belges", selon le président d’honneur de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité
Jean-Luc Romero-Michel reconnaît des améliorations dans le projet de loi sur la fin de vie, examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale, mais il regrette notamment le délai de réponse de quinze jours pour lancer la procédure.
Article rédigé parfranceinfoRadio France
Publié le 12/05/2025
"Ce texte est très loin des lois belges", affirme d’emblée lundi 12 mai sur franceinfo Jean-Luc Romero-Michel, président d’honneur de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, alors que l’Assemblée nationale débat du projet de loi sur la fin de vie. Il pointe les limites du texte, mais salue une étape importante. "Ce texte est quand même une avancée évidente. C’est pour ça qu’on voit un tel mouvement des réactionnaires de la fachosphère et d’un certain nombre de médecins", dit-il.
Pour Jean-Luc Romero-Michel, des améliorations restent nécessaires, notamment concernant la notion de "pronostic vital" qui doit être engagé dans le texte. Le problème pour le président d’honneur de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, c’est qu’"on se retrouve quasiment dans l’agonie. Pour certaines maladies, vous avez des souffrances absolument atroces et ce n’est pas dans les derniers moments".
Quinze jours pour se prononcer sur la demande
Il met également en garde contre le risque de voir des patients contraints de s’exiler pour mettre fin à leurs souffrances : "Ils n’en pourront plus de leur souffrance et ils ne peuvent pas attendre d’être dans un tel état pour pouvoir demander cette aide active à mourir".
Le projet de loi prévoit que le médecin référent se prononce dans un délai maximal de quinze jours suivant la demande. Un délai jugé trop long par Jean-Luc Romero-Michel : "Imaginez, vous avez un cancer en phase terminale, il va falloir que vous attendiez quinze jours pour pouvoir bénéficier de cette euthanasie. Vous avez le temps de mourir dans la souffrance, il y a des délais de réflexion qui sont extrêmement longs. C’est le seul pays qui propose d’avoir des délais aussi longs", déplore-t-il.
Jean-Luc Romero-Michel rappelle enfin que ce droit nouveau n’est en rien une exception : "Il n’y a aucune crainte dans ce domaine à avoir. Quasiment tous les pays qui nous entourent ont des lois depuis 20 ans : la Belgique, les Pays-Bas. Dans ces pays-là, tout se passe bien et personne ne veut revenir sur ces lois".