France bleu.fr : Le taux de mortalité infantile continue d’augmenter en France
Alexandre MARCHI
Géraldine Houdayer
Publié le vendredi 11 avril 2025
Le taux de mortalité infantile continue d’augmenter en France, l’un des pays européens les moins bien classés en la matière. En 2024, 2.700 enfants de moins d’un an sont décédés, indique l’Insee dans une étude publiée jeudi. Cela signifie qu’un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire.
Des bébés qui meurent après seulement quelques heures, quelques jours ou quelques mois de vie. Le taux de mortalité infantile en France, l’un des pays de l’Union européenne les moins bien classés en la matière, continue d’augmenter, avec 2.700 enfants de moins d’un an décédés en 2024, selon une étude de l’Insee publiée jeudi.
Depuis 2011, ce taux de mortalité infantile a "légèrement augmenté", passant de 3,5 décès pour 1.000 enfants nés vivants à 4,1 pour mille en 2024, précise l’institut national de la statistique et des études économiques. "Cela signifie qu’un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire", développe l’Insee. "Un quart de ces décès ont lieu le jour de la naissance, la moitié entre 1 et 27 jours de vie, un quart dans la période post-néonatale, qui survient de 28 jours à moins d’un an".
La santé, l’âge et les conditions de vie des mères, facteurs déterminants
Dans le détail, les garçons, qui présentent un risque plus élevé de complications à la naissance et qui sont davantage touchés par les maladies génétiques que les filles, risquent 1,2 fois plus que ces dernières de mourir avant l’âge d’un an. Les enfants issus d’un accouchement multiple, comme des jumeaux ou des triplés, risquent eux cinq fois plus de mourir avant l’âge d’un an que les autres enfants.
Le "risque est aussi plus élevé pour les mères très jeunes ou très âgées, les employées, les ouvrières, les inactives", ajoute l’Insee. En revanche, il est "plus faible pour les mères âgées de 26 ans à 37 ans".
Le taux de mortalité infantile est également plus élevé dans les départements d’outre-mer que métropolitains, "la pauvreté y étant plus répandue, ce qui peut influencer la santé de l’enfant" et les femmes y connaissant "davantage de problèmes de santé".
Pour l’Insee, "les progrès de la médecine", qui ont permis à des enfants qui seraient autrefois mort-nés, et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, "de survivre pendant quelques heures ou jours après la naissance, ont pu avoir un léger impact sur la hausse de la mortalité infantile depuis 2011".
La fermeture des petites maternités en cause ?
Autre hypothèse, les inégalités d’accès aux soins sur le territoire et les importantes distances à parcourir au moment de l’accouchement dans certains départements : le mois dernier, plusieurs dizaines de parlementaires alertaient sur les fermetures de maternité, rappelle franceinfo ce vendredi.
En mars, les journalistes Anthony Cortes et Sébastien Leurquin pointaient également cette question dans leur livre-enquête, "4,1, le scandale des accouchements en France". Depuis 1975, trois maternités sur quatre ont fermé en France. Sur "ici" Roussillon, le journaliste Sébastien Leurquin précisait le 7 mars : "Il y a, aujourd’hui, en France, dix départements où il n’y a plus qu’une seule maternité. Aujourd’hui, 900.000 femmes habitent à plus de 30 minutes dans notre pays et la part de celles qui habitent à plus de 45 minutes a augmenté de 40 % depuis 2000. Or, un trajet de plus de 45 minutes double le taux de mortalité pour les bébés", continuait le journaliste. Dans l’émission Ma France, il avait également raconté son enquête.